Sr Sumi

 

sr sumi

Je m’appelle Sumi, j’ai 33 ans et j’ai la chance de faire partie de la Communauté Cenacolo depuis quelques années. J’ai de la chance, oui, mais quand je suis entrée en Communauté ce n’était pas ce que je pensais...

sr Sumi5J’étais une jeune fille de 24 ans désespérée, j’avais complètement perdu la joie de vivre. Je n’acceptais pas la “recette du bonheur” que le monde proposait: le succès malgré tout, la richesse coûte que coûte, la beauté et l’apparence, le plaisir superficiel, la grandeur etc… Je me disais: “Si c’est ça la vie, alors, non merci!”.

Depuis toute petite j’ai toujours eu envie de faire quelque chose de beau, de bien pour les autres, je rêvais de vivre avec beaucoup de personnes ensemble, d’avoir une grande famille et de pouvoir aimer et donner sans limites. J’ai toujours été une enfant généreuse, j’allais avec joie à l’Eglise, j’allais à un groupe de prière dans mon village en Belgique et j’étais heureuse. Ce qui m’a toujours touchée dans l’Eglise, c’était le fait de pouvoir être moi-même. J’étais une enfant joyeuse, mais en même temps fragile car blessée depuis la naissance par l’abandon de ma mère biologique. Par conséquence j’étais toujours à la recherche de l’amour et j’avais un besoin immense de me sentir acceptée et aimée telle que j’étais. Le groupe de prière que je fréquentais me donnait cette sensation et je me sentais libre.

Lorsqu’à l’âge de 14 ans nous avons déménagé en France, ça a été très difficile pour moi. C’était comme si j’avais perdu le peu d’équilibre que j’avais trouvé. Mais le Seigneur est bon et ne m’a jamais abandonnée, ainsi pendant quelques années j’ai fréquenté la Communauté des Béatitudes. Là j’ai rencontré pour la première fois des religieuses joyeuses, humaines avec lesquelles on pouvait parler, se confier. L’une d’entre elles, Sr Marie Espérance, a été importante pour mon chemin car c’est à ce moment là que le Seigneur a commencé à frapper à la porte de mon cœur. Moi je serais entrée au couvent tout de suite car je désirais cette vie, mais je n’avais que 16 ans et il fallait attendre et finir l’école. Attendre n’était pas mon point fort et petit à petit je me suis perdue dans les tentations du monde oubliant que le Seigneur m’attendait.

J’ai passé 5 ans de descente aux enfers, 5 ans pendant lesquels j’ai connu le mal sous tous ses aspects. Au bout de ces années-là j’avais perdu le goût de la vie, je n’avais plus les forces pour lutter, je ne croyais plus en rien et je n’avais plus confiance en personne. La seule solution pour moi était de choisir la mort et plusieurs fois j’ai tenté “d’en finir avec la vie”.

sr Sumi2C’est alors que, grâce à mes parents, j’ai connu la Communauté Cenacolo. Ce n’était pas du tout ce que j’avais pensé pour ma vie, mais c’était la dernière solution, le dernier recours et donc j’ai accepté d’y entrer pensant que cette Communauté me permettrait de reprendre une vie un peu plus normale et de retrouver un peu plus d’équilibre.

Aujourd’hui je peux vous annoncer, avec grande joie, que j’ai reçu bien plus qu’une vie normale et qu’un peu d’équilibre. Après 9 mois de chemin, j’ai commencé à sentir la joie dans mon cœur, la vraie joie. Les petites choses de la vie quotidienne me remplissaient le cœur, par exemple un sourire, une conversation amicale, un moment de jeu, mais également les moments de prière, de vérité, de réconciliation. Pour moi c’était tout nouveau, je ne savais plus qu’on pouvait vivre des moments de joie si profonds et si simples. A travers ces moments-là et grâce à l’amitié des filles qui étaient avec moi, j’ai rencontré le Seigneur.

C’est ainsi qu’un vendredi de carême, j’ai fait une expérience forte de la présence de Dieu et j’ai senti dans mon cœur le désir de vivre avec Lui toute la vie. Maintenant je comprends que c’était la deuxième fois que le Seigneur frappait à la porte de mon cœur. Je me suis sentie appelée à la vie religieuse. Cela peut sembler impossible ou étrange, mais même si j’avais encore un long chemin de guérison à faire, j’ai tout de suite dit “OUI” à l’appel du Seigneur. Comment pouvais-je Lui dire “non”, j’étais bien consciente que si j’étais encore en vie, c’était grâce à Lui, je Lui devais tout.

Comme je l’ai déjà dit, le chemin était encore long, je devais me laisser convertir, me laisser changer et me laisser toucher par la miséricorde de Dieu. Comme le dit notre Mère Elvira: “ L’amour guérit”. Chaque jour le regard amoureux de Dieu sur ma vie me guérit et m’aide à aimer ma vie, à aimer la vie. Maintenant j’accueille la vie telle qu’elle est car j’ai confiance dans le Seigneur qui me donne toute la force dont j’ai besoin. Je n’ai plus peur des difficultés car je sais que je ne suis pas seule. Je suis toujours fragile, mais j’accepte ma fragilité et j’apprends à vivre avec. Je ne veux pas être parfaite, mes faiblesses me permettent d’avoir besoin de Lui, mes faiblesses me mettent à genoux, me font prier, mes faiblesses m’empêchent de penser que je peux faire tout toute seule. “Lorsque je suis faible, alors je suis forte” dit Saint Paul et c’est vrai.

Sr Sumi3Mon chemin a été difficile, plein de chutes, plein de hauts et de bas, mais je me suis toujours accrochée à Son amour pour moi et au désir de devenir, un jour, son Epouse. L’appel à la vie consacrée a été ma force tout au long de mon chemin communautaire et je rends grâce au Seigneur de m’avoir appelée dès le début.

Depuis deux ans je suis entrée à la Maison de Formation à Pagno chez les Sœurs Missionnaires de la Résurrection, la congrégation de religieuses fondée par Mère Elvira. Actuellement je me prépare à faire ma profession de vœux et donc finalement à devenir Epouse de Jésus. Ces deux ans de noviciat ont été un temps précieux pour apprendre (au moins pour commencer) à vivre pour Lui, en Lui et avec Lui chaque moment de ma journée. C’est ce que je désire au plus profond de mon cœur. Je ne veux plus être banale, superficielle. A la Pentecôte je dirai “OUI” à la vie religieuse car je désire épouser Jésus, c’est-à-dire épouser l’humanité, je désire ouvrir grand le cœur pour qu’il y ait une place pour chacun d’entre vous. Il n’existe pas de vie plus belle que cette vie donnée à tous par amour, travailler gratuitement dans la vigne du Seigneur pour toute la vie, voilà le plus beau métier du monde!!!

Sr Sumi

Sr Sumi con bambina