GabrielBonjour, je m’appelle Gabriel, j’ai 25 ans et je suis en Communauté depuis deux ans. Quand je suis entré, j’étais complètement perdu, incapable de concevoir un avenir, renfermé sur moi. Là en Communauté, j’ai trouvé un climat fraternel où j’ai été accueilli. Je veux partager avec vous ce que je vis ces derniers mois, car j’ai découvert un nouveau visage de l’amitié.

J’ai reçu la responsabilité de la cuisine avec Zoran, lui comme dispenser car il a déjà porté cette responsabilité. Il s’est engagé pour me corriger avec patience et fidélité, pour me transmettre cet engagement. Mais surtout, il n’a pas fermé les yeux sur mes excès, mes abus ou mes négligences. Il me les a reprochés et ainsi, il m’a aidé à les reconnaître pour les affronter et changer. J’ai eu du mal à accueillir son aide mais quelque temps plus tard, quand j’ai reçu la responsabilité d’accueillir un garçon en Communauté, je me suis trouvé dans son rôle, à devoir dire les choses et lutter avec ce nouveau venu. Et là, je me suis rendu compte combien l’engagement avec lequel il m’a corrigé, m’a rendu capable de m’engager à mon tour pour ce nouveau frère.

Dans cette confrontation, je découvre une nouvelle qualité dans l’amitié. Une amitié plus vraie, car elle affronte la réalité du mal que nous vivons. En cela, j’ai commencé à faire l’expérience de me donner pour lui. Grâce à un conseil reçu, je me suis efforcé de mettre de côté mes projets, mes problèmes pour penser à lui, prier pour lui. Cela est complètement nouveau pour moi. En cherchant à penser à quelqu’un d’autre et à me donner, j’ai découvert que cela me réjouit et me comble le cœur comme rien au monde. Cela me donne une force nouvelle pour tirer le meilleur de moi-même, pour être exemplaire. Lorsque j’arrête de penser à moi et que je cherche à me donner, tout change. En cela je sens qu’un nouveau chemin s’ouvre devant moi.

Je veux lutter pour être fidèle à ce service et vivre de cette manière en toutes mes responsabilités.

Merci à ceux qui m’ont accueilli en Communauté, aujourd’hui je veux transmettre ce que j’ai reçu : que quelqu’un d’autre découvre la joie de se donner.

Gabriel

Aymeric1Bonjour à tous,

Je tiens avant tout à remercier la Communauté de la confiance qu’elle m’accorde en me demandant de vous raconter mon parcours des ténèbres à la Lumière. Je m’appelle Aymeric et je suis un ex-drogué.

Je suis né à Bruxelles dans une famille française, premier né suivi d’un frère et de deux sœurs et j’ai grandi dans une atmosphère croyante. Mes parents priaient ensemble et depuis tout petit j’ai été familiarisé avec la foi.

Cependant mes parents se disputaient souvent, mon père n’était que peu à la maison et depuis mes 5 ans je porte la peur de les voir se séparer. Je suis toujours allé de l’avant croyant et priant, sans le savoir vraiment, qu’ils tiendraient bon mais cette pensée du divorce revenait souvent. Assez vite, j’ai aussi commencé à me sentir seul à l’école. Etant jaloux des relations amicales des autres, j’avais du mal à me sentir libre. Aux alentours de mes 10 ans, j’ai été frappé pour la première fois par un ami après une dispute et cela a laissé en moi une blessure profonde avec le sentiment d’avoir été trahi dans l’amitié. Je n’avais déjà pas beaucoup de confiance en moi et cet épisode m’a détruit encore un peu plus.

J’ai commencé à mentir pour me rendre intéressant en abordant des sujets vulgaires et cela m’a conduit jusque dans la pornographie. Je volais déjà de l’argent à mes parents et je n’ai cessé de le faire jusqu’à mon entrée en Communauté.

Les mauvaises amitiés que je fréquentais m’ont incité à boire de l’alcool et à fumer et vers mes 15 ans je suis arrivé aux premiers pétards. À 16 ans mes parents ont fini par se séparer et pour moi ce fut la goutte qui m’a fait éloigner encore plus de la maison : j’étais en pleine adolescence et je me suis réfugié dans la drogue, les filles et l’internet pour fuir ma réalité et ses douleurs. Cela a duré environ 6 ans sans oser jamais parler de ce que je vivais, m’isolant toujours plus et détruisant progressivement ma vie et celle des personnes autour de moi.

Voyant que je n’allais pas bien et bien consciente que je me droguais ma mère a essayé souvent de m’aider, mon père aussi d’ailleurs mais il était plus occupé et absent. Pendant plus de 2 ans maman me parlait de la Communauté. Moi, je m’étais beaucoup éloigné de l’Eglise et je ne voulais pas en entendre parler. Je me suis retrouvé un jour sans un sou, mes parents m’ont mis dehors mais un jour j’ai ressenti la douleur qu’ils avaient à agir de la sorte. J’ai perçu leur réelle envie de m’aider à m’en sortir, mon cœur s’est ouvert, j’ai laissé tomber ma carapace et je suis entré en Communauté.

Une fois rentré, j’ai été confié à un « ange gardien », un garçon, lui aussi en Communauté pour se reconstruire, qui m’a accompagné pour mes premiers pas. Je me rappelle clairement que je ne l’aimais pas du tout, je l’ai beaucoup jugé au début mais j’avais beaucoup de choses sur la conscience et il a dû m’écouter et j’ai dû me fier à lui. Il a été aussi le premier à me reprendre. J’ai tout de même mis du temps à comprendre que je devais sérieusement changer de comportement. Bref, malgré le peu de sympathie que j’avais pour lui, je comprenais qu’il essayait de m’aider comme il pouvait, avec ses limites.

J’ai voulu sortir assez vite, tout d’abord parce que j’avais peur de devoir rester longtemps mais aussi parce que j’ai été long à ouvrir les yeux sur ce que j’avais besoin de changer et le déclic s’est fait quand j’ai décidé de faire ce chemin pour moi et non plus pour contenter ma famille. Quand j’ai accepté de regarder mes limites et quand j’ai compris que si je ne faisais rien, je pouvais sortir le jour même ou dans 2 ans, je serais retombé peu de temps après.

Aymeric_2.jpgCe choix m’a simplifié les choses. Le temps passait plus vite, j’acceptais plus volontiers d’être repris quand je cherchais de faire les choses à ma sauce, quand j’enfreignais les règles… Et petit à petit je retrouvais la joie, la confiance en moi, je me sentais plus responsable. Je dois dire que les pas les plus significatifs sont arrivés avec la cuisine. C’est un engagement intense où j’ai eu besoin de beaucoup d’aide et comme celle de mes frères ne suffisait pas, j’ai commencé à la chercher en Chapelle, en adoration devant Jésus. J’ai senti petit à petit que je trouvais la paix dans les petites situations du quotidien. J’ai trouvé un soutien, j’ai commencé à expérimenter l’amour que Dieu avait pour moi, j’ai reçu plusieurs fois le don de pleurer de joie devant l’Eucharistie et j’ai surtout commencé à aimer, à me sacrifier par amour, à me donner et à servir les frères, aussi de nuit. Et au terme d’une période positive j’ai été transféré. On a dû recommencer à zéro mais je n’avais plus peur, je portais dans mon cœur une joie immense. J’ai eu l’occasion de me confronter davantage aux autres, de grandir dans l’amitié, le respect, l’humilité et j’ai découvert les premiers gestes de paternité à l’égard de mes frères. J’ai commencé à ressentir bien plus de joie à donner qu’à recevoir et j’ai vu finalement comment Jésus m’avait transformé. Désormais j’avais besoin tous les jours de prier, de me poser en chapelle et écouter la vie me parler au travers de mon cœur devant Dieu. Cette étreinte quotidienne de ma vie telle qu’elle est m’aide aujourd’hui à aller de l’avant. J’y ai retrouvé le sens de ma vie, j’apprends à en faire don tous les jours à ceux qui vivent autour de moi. Avec la Grâce de Dieu, et les efforts dans les petites choses de tous les jours je passe quotidiennement des ténèbres à la Lumière. Je me relève tous les jours et j’apprends à accueillir la vie pour ce qu’elle m’offre de beau et de plus difficile.

J’ai découvert une manière de vivre plus saine, plus authentique, plus vraie où ma personnalité apprend à s’exprimer librement. Je remercie aujourd’hui pour le don de la Communauté et pour le don de ma vie retrouvée au travers de l’Amour de Dieu pour moi. Merci Mère Elvira, parce que sans toi, tout cela n’aurait pas pu s’avérer.

Aymeric

Simon1Bonjour, je m’appelle Siméon, j’ai 22 ans et je suis heureux de pouvoir partager avec vous un bout de ma vie. Depuis quelques années, je touche concrètement et quotidiennement des miracles dans ma vie et celle de mes frères au sein de la Communauté. Je suis l’aîné de 3 enfants et j’ai vécu une enfance plutôt heureuse. Mes parents m’ont élevé avec des valeurs chrétiennes et j’ai eu la chance de grandir entouré de beaucoup d’amour. Cependant une série d’évènements que petit je n’ai pas été capable de comprendre, m’ont conduit à me renfermer et à perdre confiance en moi-même. Mes relations au sein de la famille en sont devenues tendues. Je me suis senti repoussé et exclu. Comme si petit à petit je perdais ma place dans la famille.

J’ai alors cherché à remplir ce manque de reconnaissance et d’attention avec mes camarades de classe. Et évidemment, je m’y suis pris de la mauvaise manière. Quoi que je fasse c’était pour me faire voir et remarquer par les autres. J’ai commencé à cacher ma sensibilité et ma personnalité derrière des masques pour apparaître plus fort que je n’étais. Ce désaccord intérieur n’a fait qu’agrandir ce vide que je ressentais. A l’école, à cause de mes comportements j’ai subi des violences verbales et physiques. Tout cela m’a porté à me réfugier dans le monde virtuel des écrans. Je pensais avoir trouvé la solution à mes problèmes. Je pouvais être ce que je voulais sans que personne ne puisse me contrôler. Aujourd’hui, je me rends compte qu’en m’enfonçant dans ce monde plein d’images laides et violentes, j’ai perdu ma propre personnalité. Je me suis retrouvé à 16-17 ans, ayant complètement perdu le fil de la réalité, avec un sérieux problème de dépression que je cachais du mieux que je pouvais. La vérité est que je ne trouvais plus aucun sens à ma vie. J’étais un contre tous car je rejetais la faute de tout ce qui m’arrivait sur les autres. Mais surtout je détestais ma vie et ce que je devenais. Je fuyais dans les écrans pour anesthésier mes souffrances et mon mal-être sans me rendre compte que plus je recherchais ce plaisir, plus j’allais mal. Mes parents ont tout fait pour m’aider et entre plusieurs propositions m’ont présenté la Communauté. J’ai tout d’abord opposé un refus net et catégorique : je n’avais aucun problème et ce n’était sûrement pas des “toxicos” qui allaient pouvoir m’aider. Toutefois en l’espace d’un mois, j’ai senti grandir en moi la profonde conviction que pour l’un ou l’autre motif ma place était là-bas.

Symon.jpgArrivé en Communauté, j’ai été confié à un ange-gardien, un jeune qui m’a accompagné pendant le premier mois. Cela a été ma première grande croissance: habitué comme je l’étais à ne pas parler de ce que je vivais, je me suis retrouvé plus ou moins obligé de m’ouvrir. Petit à petit, je me suis vidé de toute la crasse que je portais au-dedans. Plus j’arrivais à mettre des mots sur tout ce que j’avais vécu jusqu’alors, plus je sentais comme un poids qu’on m’enlevait des épaules. J’étais stupéfait de me retrouver au milieu de personnes avec des histoires totalement différentes de la mienne mais qui me comprenaient parfaitement. Mieux encore: ces jeunes n’en avaient rien à faire de comment je voulais paraître. Ils m’acceptaient comme j’étais vraiment. Cet environnement sain a apaisé ma colère et ma rancœur. Je me suis redécouvert capable de rire et de pleurer, d’exprimer ce que je ressens.

A’ genoux devant le Saint Sacrement, j’ai commencé mon chemin de réconciliation avec mes parents mais surtout avec moi-même. C’est un chemin long et encore aujourd’hui je suis confronté quotidiennement à des difficultés qui me remettent en question et me font souffrir. En apprenant à pardonner et à demander pardon à mes frères pour mes erreurs, j’apprends chaque jour à accueillir les vérités qui sont parfois dérangeantes et font du mal. Le plus grand don que j’ai pu recevoir de la Communauté est de pouvoir prendre toutes les difficultés et même les souffrances comme une opportunité pour m’améliorer et grandir. J’ai passé toute ma vie à fuir et à me cacher de tout et de tous, et c’est une erreur que je ne veux plus commettre. Je suis encore en chemin et chaque jour je découvre des facettes de moi-même cachées ou oubliées.

Je rends grâce au Seigneur pour la vie de Mère Elvira et pour toutes les vies qu’Il a pu sauver grâce à la Communauté. Merci

Siméon

Louis

Bonjour à tous! Je m’appelle Louis, j’ai 32 ans. J’ai connu la communauté Cenacolo à Medjugorje il y a environ 6 ans alors que je luttais désespérément depuis plusieurs années contre les dépendances à la drogue et la dépression. Tous mes efforts pour m’en sortir étaient vains et chaquefois que je pensais voir arriver le bout du tunnel, le tout était toujours couronné par une belle rechute. Malgré les efforts de mes proches et l’aide de médecins et psychologues compétents, jen’arrivais jamais à guérir définitivement. Ce qui me faisait le plus souffrir était le fait de constater que j’étais incapable d’être constant dans mes choix pour m’en sortir. Si j’arrivais à passer parfois de longues périodes sans consommer de drogue, je sentais monter en moi la dépression et l’angoissede ne pas y arriver.

Le poids à porter était de plus en plus lourd jusqu’au jour où j’ai finalement décidé de prendre une décision radicale pour ma vie. Le choix de rentrer en communauté n’a pas été très dur parce qu’au fond de moi je sentais que si je voulais me sauver, je n’avais plus d’autres possibilités. Les jours d’essai à Lourdes sont restés inscrits dans mon cœur. J’ai été accueilli par un garçon qui pendant ces quelques jours avait pour rôle d’être mon ange gardien. Une personne bienveillante et rassurante, indispensable pour découvrir le fonctionnement de la communauté sans être déboussolé. Très rapidement j’ai été stupéfait de voir combien les garçons mettaient du cœur à l’ouvrage dans tout ce qu’ils faisaient, des engagements les plus simples (ménage, entretien du jardin, jardin potager…) aux engagements plus complexes (cuisine, menuiserie, maçonnerie…)

Je n’avais absolument pas l’impression d’être dans un centre pour jeunes à problèmes, au contraire, j’étais entouré de garçons bienveillants, souriants et motivés. Rapidement, j’ai eu le désir d’être comme eux. Les débuts n’ont pas été simples pour autant. La communauté du Cenacolo est une communauté exigeante. Tout est fait pour nous apprendre à donner le meilleur de nous-même. Mère Elvira a vite compris qu’il était indispensable que nous prenions conscience de l’immense valeur de notre vie. Le chemin nous aide à découvrir nos talents et nos dons, à retrouver de l’estime pour nous-même et à grandir dans l’amitié des garçons qui vivent avec nous. La communauté aide à vivre un vrai chemin de conversion et de guérison intérieure à travers les moments de prière et d’adoration et la redécouverte du sacrement de la réconciliation. J’ai pu aller à la racine de mes blessures les plus intimes, les comprendre, les accueillir.

Au cours de ce chemin de guérison et de responsabilisation, rapidement j’ai reçu à mon tour des engagements. Le plus beau a été certainement lorsque j’ai dû accueillir à mon tour un garçon et lui servir d’ange gardien. Je me suis revu dans les mêmes conditions que lui lorsque je suis rentré et cela m’a poussé à donner le meilleur de moi pour l’aider lui aussi. Je me suis rendu compte que malgré mes pauvretés, j’étais capable d’aimer, et que malgré les sacrifices, faire le bien me remplissait intérieurement.

Après un an de chemin, la communauté m’a proposé d’aller en Italie. J’ai tout de suite accepté sachant que c’était une chance. J’ai pu découvrir le cœur de la communauté du Cenacolo, le lieu où Mère Elvira, qui a donné sa vie pour les jeunes, a ouvert la première maison. Après quelques années de chemin, j’ai pu faire l’expérience d’être responsable d’une fraternité. Cela a été une des expériences les plus enrichissantes. Certainement, la confiance reçue de la part de la communauté et des garçons qui m’ont été confiés a été pour moi une grande source de guérison intérieure. Bien que conscient de mes pauvretés, j’ai pu expérimenter de manière plus intense la joie de me donner aux autres et de découvrir la paternité que je portais en moi. Cette vie exigeante dans le bien m’a permis de me mettre à l’écoute des désirs les plus intimes de mon cœur et de me rendre compte que seule une vie donnée pourrait le remplir complètement.

Ces dernières années de chemin ont été l’occasion pour moi de mûrir le désir de cheminer vers la vie consacrée. Après avoir partagé cela avec un prêtre responsable de la communauté et mûri ce désir dans la prière, j’ai rejoint il y a quelques mois la maison de Pagno, où sont formés les sœurs, les frères consacrés et les prêtres de la communauté, et j’ai également commencé les études au séminaire. J’éprouve une immense gratitude envers Dieu, Mère Elvira et la Communauté du Cenacolo car enfin ma vie a trouvé son sens. Je me sens arrivé à la maison. Ces cinq dernières années j’ai vraiment expérimenté ce passage « des ténèbres à la lumière », expression utilisée par les premiers garçons de Mère Elvira pour décrire le chemin proposé par la communauté. Et bien que je sois conscient que le chemin ne fait que commencer, je ne puis que m’émerveiller en contemplant combien ma vie s’est transformée. Ces fruits je les contemple également dans la vie de tous les garçons qui se sont décidés à changer de vie. Depuis cinq ans maintenant je suis témoin de ce miracle quotidien, œuvre de l’Esprit-Saint et de Jésus-Eucharistie dans le cœur des jeunes dont la vie n’avait plus aucun sens.

Louis

 

Fernando

Je suis mexicain, je m’appelle Fernando, et moi aussi je fais partie de cette belle famille de la Communauté. Quand j’étais petit, j’ai beaucoup souffert du divorce de mes parents, ma mère était toujours occupée au travail, je ne la voyais jamais. Parmi mes frères et sœurs il y avait de la confusion : ma sœur prenait soin de moi et de mon petit frère mais n’était pas en mesure de le faire. Ma mère cherchait à nous éduquer aux valeurs et à la foi, mais n’y réussissait pas. Je ressentais une grande solitude ; j’essayais d’accomplir la vie de l’école et de la maison, d’aider la famille avec mon comportement, mais rien n’avait de sens. Je n’ai jamais reçu un geste d’attention, ni un dialogue pour pouvoir m’exprimer.

Nous étions très pauvres, au milieu de beaucoup de misère, et ainsi j’ai abandonné la maison à cinq ans en partant avec mon frère plus âgé. En me voyant loin, dans une grande ville, j’ai pris conscience de l’erreur que j’avais faite, mais j’ai eu peur de retourner parce que j’avais fait souffrir ma mère. Je me suis retrouvé seul, mon frère m’a aussi abandonné et j’ai trouvé des « amis » par qui j’ai appris la vie de rue, en me droguant avec la colle pour ne pas sentir la faim et oublier mon passé. J’étais un « nino de la calle », un enfant de la rue dans les rues de la Ville de Mexico.

Plus rien n’avait d’importance, j’étais bien dans mon monde, je mendiais l’argent et si je n’en recevais pas, je volais. Beaucoup de personnes ont essayé de m’aider, mais je ne trouvais pas ma place, plutôt, je cherchais autre chose : de la paix, de l’amour et de la vérité. Un homme du nom de Maurizio a été la Providence de Dieu pour moi : il m’a emmené de la rue en m’intégrant dans sa famille. En lui j’ai vu un père dans la foi ; dans ses gestes, j’ai éprouvé l’amour de Dieu pour moi. La vie s’est réveillée en moi et j’ai vu que je n’étais pas condamné à la rue.

Dès que je me suis repris, j’ai été confié à un institut, « Hogares Providencia ». Là, hors du chaos de la ville, j’ai connu Dieu, la Providence, la vie normale. J’ai recommencé à étudier, j’avais « tout » : télévision, argent, j’étais libre d’aller où je voulais. Mais la vraie liberté du cœur, je ne l’avais pas, la joie n’était pas authentique. Dieu m’a fait ainsi comprendre encore plus que mon besoin était ailleurs. Un jour, cet institut a fermé et Maurizio a trouvé la mission de la Communauté Cenacolo au Mexique, à Valle de Bravo, pour enfants et adolescents : Dieu m’attendait là.

Lors des colloques, je voulais me fixer tout de suite, j’ai perçu beaucoup de sérénité et un silence plein de paix, ce qui me manquait. Je me suis senti bien : accueilli, aimé et éduqué ; j’ai trouvé beaucoup d’amis, enfants comme moi, heureux et souriants, avec beaucoup d’envie de vivre. Mon « ange gardien » a été un enfant avec lequel je jouais et partageais les premières joies et souffrances, lui aussi avec un passé blessé : dans son exemple, j’ai trouvé la force d’aller de l’avant. C’était mon premier ami, nous étions « anges gardiens » à tour de rôle. Tout était beau autour de moi, mais je peinais à cause de mes attitudes de « ténèbres » que je portais en moi.

La prière m’a aidé à dépasser les difficultés, elle a été pour moi un réconfort et une force. La Communauté m’a montré la route pour reconstruire mon être et m’a donné les moyens de le faire, elle a cru en moi et ainsi j’ai recommencé moi aussi à croire que je pouvais y arriver, à me pardonner et pardonner à ceux qui m’avaient blessé. J’ai eu le cadeau de continuer à étudier ; j’ai reçu le Baptême et ensuite les autres sacrements ; j’ai appris la responsabilité, le don du travail, la valeur du sacrifice. Maintenant je sais c’est quoi la vérité, ce que veut dire être ami, mais le don le plus grand a été de trouver la foi en Dieu qui m’a fait sentir, enfin, que moi aussi je suis un enfant aimé. A dix-huit ans, j’ai décidé de continuer ce chemin de lumière en demandant de pouvoir venir un temps en Europe pour grandir et devenir un homme plus mûr, responsable et pour approfondir encore plus la prière. Je remercie Dieu de m’avoir redonné dans cette famille la vraie joie de vivre.

 

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