Siméon

Simon1Bonjour, je m’appelle Siméon, j’ai 22 ans et je suis heureux de pouvoir partager avec vous un bout de ma vie. Depuis quelques années, je touche concrètement et quotidiennement des miracles dans ma vie et celle de mes frères au sein de la Communauté. Je suis l’aîné de 3 enfants et j’ai vécu une enfance plutôt heureuse. Mes parents m’ont élevé avec des valeurs chrétiennes et j’ai eu la chance de grandir entouré de beaucoup d’amour. Cependant une série d’évènements que petit je n’ai pas été capable de comprendre, m’ont conduit à me renfermer et à perdre confiance en moi-même. Mes relations au sein de la famille en sont devenues tendues. Je me suis senti repoussé et exclu. Comme si petit à petit je perdais ma place dans la famille.

J’ai alors cherché à remplir ce manque de reconnaissance et d’attention avec mes camarades de classe. Et évidemment, je m’y suis pris de la mauvaise manière. Quoi que je fasse c’était pour me faire voir et remarquer par les autres. J’ai commencé à cacher ma sensibilité et ma personnalité derrière des masques pour apparaître plus fort que je n’étais. Ce désaccord intérieur n’a fait qu’agrandir ce vide que je ressentais. A l’école, à cause de mes comportements j’ai subi des violences verbales et physiques. Tout cela m’a porté à me réfugier dans le monde virtuel des écrans. Je pensais avoir trouvé la solution à mes problèmes. Je pouvais être ce que je voulais sans que personne ne puisse me contrôler. Aujourd’hui, je me rends compte qu’en m’enfonçant dans ce monde plein d’images laides et violentes, j’ai perdu ma propre personnalité. Je me suis retrouvé à 16-17 ans, ayant complètement perdu le fil de la réalité, avec un sérieux problème de dépression que je cachais du mieux que je pouvais. La vérité est que je ne trouvais plus aucun sens à ma vie. J’étais un contre tous car je rejetais la faute de tout ce qui m’arrivait sur les autres. Mais surtout je détestais ma vie et ce que je devenais. Je fuyais dans les écrans pour anesthésier mes souffrances et mon mal-être sans me rendre compte que plus je recherchais ce plaisir, plus j’allais mal. Mes parents ont tout fait pour m’aider et entre plusieurs propositions m’ont présenté la Communauté. J’ai tout d’abord opposé un refus net et catégorique : je n’avais aucun problème et ce n’était sûrement pas des “toxicos” qui allaient pouvoir m’aider. Toutefois en l’espace d’un mois, j’ai senti grandir en moi la profonde conviction que pour l’un ou l’autre motif ma place était là-bas.

Symon.jpgArrivé en Communauté, j’ai été confié à un ange-gardien, un jeune qui m’a accompagné pendant le premier mois. Cela a été ma première grande croissance: habitué comme je l’étais à ne pas parler de ce que je vivais, je me suis retrouvé plus ou moins obligé de m’ouvrir. Petit à petit, je me suis vidé de toute la crasse que je portais au-dedans. Plus j’arrivais à mettre des mots sur tout ce que j’avais vécu jusqu’alors, plus je sentais comme un poids qu’on m’enlevait des épaules. J’étais stupéfait de me retrouver au milieu de personnes avec des histoires totalement différentes de la mienne mais qui me comprenaient parfaitement. Mieux encore: ces jeunes n’en avaient rien à faire de comment je voulais paraître. Ils m’acceptaient comme j’étais vraiment. Cet environnement sain a apaisé ma colère et ma rancœur. Je me suis redécouvert capable de rire et de pleurer, d’exprimer ce que je ressens.

A’ genoux devant le Saint Sacrement, j’ai commencé mon chemin de réconciliation avec mes parents mais surtout avec moi-même. C’est un chemin long et encore aujourd’hui je suis confronté quotidiennement à des difficultés qui me remettent en question et me font souffrir. En apprenant à pardonner et à demander pardon à mes frères pour mes erreurs, j’apprends chaque jour à accueillir les vérités qui sont parfois dérangeantes et font du mal. Le plus grand don que j’ai pu recevoir de la Communauté est de pouvoir prendre toutes les difficultés et même les souffrances comme une opportunité pour m’améliorer et grandir. J’ai passé toute ma vie à fuir et à me cacher de tout et de tous, et c’est une erreur que je ne veux plus commettre. Je suis encore en chemin et chaque jour je découvre des facettes de moi-même cachées ou oubliées.

Je rends grâce au Seigneur pour la vie de Mère Elvira et pour toutes les vies qu’Il a pu sauver grâce à la Communauté. Merci

Siméon